Covid-19

L’âge d’or des drones

via Lematin.ma

Les drones, ces aéronefs sans pilotes, sont une innovation technologique qui ne date pas d’hier, mais dont les usages ont connu un important essor ces dernières années. Selon des études, le marché mondial des drones est estimé aujourd’hui à 6,4 milliards de dollars, mais il pèsera quasiment le double d’ici dix ans. La pandémie a d’ailleurs donné un grand coup d’accélérateur au développement de cette technologie.

Le drone, qui désignait à la base un appareil militaire est maintenant utilisé pour désigner des aéronefs télépilotés ou autonomes, destinés à un usage civil. Les drones servent ainsi dans plusieurs domaines comme l’agriculture, la sécurité, les transports, la construction ou le bâtiment. Objet high-tech à la mode, il séduit aussi bien le marché de loisir que le marché des professionnels. 
L’expansion du marché des drones et ses applications de plus en plus variées restent cependant le défi principal lié à la réglementation. En effet, si les drones semblent apporter de nombreuses solutions aussi originales les unes que les autres, il est important d’y apporter un cadre réglementaire structuré et adapté.

Cadre législatif marocain
L’importation des drones, ou tout objet volant sans pilote, propulsé par un moteur et télécommandé, à usage civil est soumise à une licence spéciale. Le ministère délégué chargé du Commerce extérieur a pris un Arrêté, soumettant l’importation de ces objets volants (drones, modèles réduits d’avions…) à l’obtention préalable d’une licence d’importation, et ce, conformément à l’article 1er de la loi n° 13/89, relative au commerce extérieur. Cet arrêté portant n° 386-15 et daté du 6 février 2015 est publié au Bulletin officiel n° 6337 du 23 février 2015. Ces mesures ont été prises afin de parer aux risques sécuritaires et d’atteinte à la propriété et à la vie privées liés à l’usage des engins volants sans pilote, communément appelés «drones». Certaines administrations, sociétés ou organismes publics peuvent être autorisés, à leur demande, pour des besoins professionnels spécifiques (production de films, de spectacles…) à importer les engins en question. Chaque utilisation doit faire l’objet d’une autorisation spécifique de l’autorité locale. Les demandes d’importation doivent être soumises au ministère délégué chargé du Commerce extérieur et ne seront satisfaites qu’après accord du ministère de l’Intérieur.


Lutte anti-Covid-19 : Les drones essaiment au Maroc

Surveillance aérienne des populations, diffusion de messages d’alerte, désinfection des espaces publics… Le Maroc développe tous azimuts l’usage des drones au nom de la lutte contre le nouveau coronavirus, en phase avec une tendance mondiale pour les solutions sans contact. «Il y a un vrai engouement : en quelques semaines, la demande a triplé au Maroc et dans d’autres pays de la région», souligne Yassine Qamous, le directeur de «Droneway Maroc», qui distribue sur le continent africain les produits du leader mondial chinois DJI. Selon lui, le Maroc, qui utilise des drones depuis plusieurs années déjà, «figure parmi les pays les plus avancés du continent» dans ce domaine avec un tissu industriel dédié, un réseau de chercheurs, mais aussi de pilotes agréés.
Des autorisations administratives restrictives ont longtemps limité les drones civils à quelques usages spécifiques, comme les tournages de cinéma, le traitement des surfaces agricoles, la surveillance des panneaux solaires ou les relevés cartographiques.
Mais tout a changé avec l’apparition de la pandémie de la Covid-19 : ces dernières semaines, les robots volants sont apparus dans plusieurs villes, où les autorités les utilisent pour diffuser des messages d’alerte, détecter des mouvements suspects dans les rues ou débusquer des rassemblements illégaux sur les terrasses des maisons.
Les consignes strictes de confinement instaurées mi-mars ne sont en effet pas toujours respectées, la presse locale évoquant notamment des soirées nocturnes entre voisins ou des prières collectives sur les toits, hors de portée des patrouilles de contrôle.
La préfecture de Témara a ainsi lancé la semaine dernière un système de surveillance aérienne de haute précision développé par des ingénieurs d’un groupe local, Beti3D, jusque-là spécialisé dans la topographie.
Comme la plupart des pays, le Maroc utilise avant tout des engins importés de Chine. Mais l’apparition de nouveaux besoins liés à la pandémie pousse au développement d’une production locale adaptée. «Il y a une vraie demande», se réjouit Abderrahmane Krioual, le patron de Farasha, une startup qui vient de lever des fonds pour développer à Rabat une ligne de production de drones de surveillance thermique et de pulvérisation de désinfectant. Très en pointe dans le secteur, le département aéronautique de l’Université Internationale de Rabat (UIR) a mis à disposition des pouvoirs publics son savoir-faire dès la fin mars, pour le déploiement de drones équipés de haut-parleurs ou de caméras infrarouges capables de détecter les mouvements nocturnes ou les températures des foules. «Quelques projets sont en cours avant généralisation dans tout le pays», explique Mohsine Bouya, directeur «Valorisation et transfert» à l’UIR. Les équipes de l’UIR ont aussi développé des applications de traçage, mais «il faut attendre une législation conforme» pour les déployer, précise-t-il.


Infractions routières : Les drones entrent en action

En marge de la Journée nationale de la sécurité routière, célébrée le 18 février de chaque année, la Gendarmerie Royale a lancé une phase pilote d’utilisation des drones pour surveiller la circulation. Une technologie qui vient en appui aux radars classiques. Des drones ont ainsi été équipés de caméras haute résolution pour permettre d’enregistrer les infractions et violations du Code de la route, et surveiller les accidents de circulation plus facilement et plus rapidement. Les informations et les photos enregistrées sont traitées à distance avec une qualité supérieure et sont archivées automatiquement. 

 

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