Politique

Affaire des indemnités exceptionnelles : le ministère de l’Habitat s’explique

Via Lematin.ma

Les fonctionnaires du ministère de l’Habitat et de la politique de la ville ne décolèrent pas. Depuis mardi dernier, ils portent des brassards rouges en guise de protestation contre l’octroi à certains fonctionnaires d’indemnités forfaitaires «qualifiées d’astronomiques» allant jusqu’à 12.000 DH mensuels. L’enquête préliminaire engagée par la commission constituée par la ministre a dévoilé que les bénéficiaires de ces indemnités sont au nombre de 18 sur les 1.000 fonctionnaires que compte le département, sachant que certains d’entre eux bénéficient de ces gratifications depuis plus de vingt ans et d’autres depuis deux ans, nous déclare la secrétaire générale du ministère.

Que se passe-t-il au ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et de la politique de la ville ? Depuis plusieurs semaines, la polémique enfle au sujet de l’affaire des indemnités forfaitaires «qualifiées d’astronomiques» accordées à quelques fonctionnaires. L’affaire a pris une telle ampleur que des fonctionnaires relevant de ce département ont procédé, mardi dernier, au port de brassards rouges en guise de protestation spontanée contre ce qu’ils qualifient «de politique de favoritisme bénéficiant à une minorité». Mais quelle est donc l’origine de cette affaire ? Sous couvert d’anonymat, une source syndicale affiliée à la Confédération démocratique du travail (CDT), syndicat porteur de ce dossier, affirme que l’affaire ne date pas d’aujourd’hui, mais remonte à plusieurs années. «La majorité des fonctionnaires du ministère savait que certains de ses collègues, choyés pour leur proximité du cercle de décision, percevaient des indemnités mensuelles d’un montant variant entre 3.000 et 12.000 DH. Mais ce phénomène s’est accentué ces dernières années. Il ne s’agissait plus de quelques cas exceptionnels, mais bel et bien d’une quarantaine de fonctionnaires profitant pleinement de l’argent de l’État sans aucun scrupule. Pire, ils considéraient ces suppléments mensuels comme un acquis», s’exclame la même source.

L’affaire, qui a éclaté il y a plus de quatre mois déjà, a poussé les fonctionnaires affiliés à la CDT à rédiger une pétition qui a aussitôt recueilli pas moins de 190 signatures. Une centaine de fonctionnaires relevant de quatre directions, à savoir celles des affaires juridiques, de la politique de la ville, de la communication et de la promotion immobilière, ont adhéré par ailleurs à un mouvement de protestation qui a appelé à boycotter le système des indemnités pour les mois de mars et avril jusqu’à ce qu’une réforme globale soit engagée.

Des mouvements de protestation qui n’ont pas laissé de marbre la ministre, puisqu’une fois la pétition reçue, elle a ordonné la constitution d’une commission d’enquête. La présidence de cette entité, composée des directeurs centraux du ministère, a été confiée à la secrétaire générale, Majida El Ouardirhi.

Contactée par «Le Matin» pour en savoir plus sur le dossier, Mme Ouardirhi a indiqué que l’enquête préliminaire engagée par la commission a dévoilé que les bénéficiaires de ces indemnités sont au nombre de 18 sur les 1.000 fonctionnaires que regroupe le département, sachant que certains d’entre eux bénéficient de ces gratifications depuis plus de vingt ans et d’autres depuis deux ans. «Nous nous sommes penchés sur l’examen de chaque dossier pour que ces indemnités soient maintenues sur la base de la méritocratie», note la même responsable. Des promesses qui ne semblent pas calmer les fonctionnaires qui menacent de recourir à d’autres formes de protestation au cas où ce dossier ne serait pas réglé dans les plus brefs délais.
 

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