Politique

African Lion 2022 : comment des parachutistes des FAR ont préparé un saut opérationnel de nuit

Via Lematin.ma

Conditionnement, préparation morale et contrôle minutieux des équipements et du matériel… Quelque 140 parachutistes marocains des Brigades d’infanterie parachutiste étaient à pied d’œuvre mercredi 22 juin avant d’embarquer à bord de trois avions américains pour prendre part à un saut opérationnel de nuit dans la zone d’Al Mahbes. Cet exercice a été mené dans le cadre des manœuvres maroco-américaines «African Lion 2022».

Conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, Chef suprême et Chef d’État-Major général des FAR, les forces armées marocaines s’associent aux Forces armées américaines pour co-organiser la 18e édition de l’exercice «African Lion 2022» (AL22), du 20 au 30 juin 2022. AL22 comprend un exercice de poste de commandement du quartier général de la force opérationnelle interarmées combinée, un exercice de tir réel d’armes combinées, un exercice maritime, un exercice aérien avec des C-130J Super Hercules, des KC-135 Stratotanker et des bombardiers américains. À ces opérations s’ajoutent une entrée par effraction conjointe par des parachutistes dans un exercice d’entraînement sur le terrain, un exercice de réponse chimique, biologique, radiologique et nucléaire et un programme d’assistance civile humanitaire. C’est dans ce contexte que les 140 parachutistes parmi les valeureux membres des Forces Armées Royales (FAR) composant les première et deuxième Brigades d’infanterie parachutiste (BIP) ont été mobilisés. 

Le journal «Le Matin» a eu l’opportunité d’assister aux préparatifs précédant l’exercice aérien et l’opération d’effraction conjointe impliquant les parachutistes. Cette opération, qui devait avoir lieu depuis hier dans la zone Al Mahbes au Sahara marocain, a été minutieusement préparée au sein du quartier général de la Brigade d’infanterie parachutiste (BIP) de Salé ainsi qu’au niveau de la Base aérienne des FAR de Kénitra.

Préparation psychique

Les préparatifs ont démarré à Salé depuis la «Compagnie d’entretien et de pilotage des parachutes à personnel». Là, les équipements, plus particulièrement les gaines (un sac de plus de 30 kg contenant les rations, les armes, le matériel… à utiliser par le parachutiste une fois sur le sol) et les parachutes militaires, ont été méticuleusement vérifiés. La préparation psychique et le conditionnement de ce corps avant l’embarquement ont bénéficié de la même attention, sinon plus. «La préparation est opérée selon les normes internationales de sécurité sous le contrôle de cadres hautement qualifiés et à la compétence reconnue des unités aéroportées de la première et de la deuxième BIP», nous explique, mercredi matin, un responsable des FAR. Cette opération de conditionnement et de vérification des équipements doit être faite obligatoirement avant de monter à bord des avions destinés à cet exercice : trois appareils américains C-130J Super Hercules, déjà sur place à l’aérodrome de la Base aérienne des FAR de Kénitra. Ces appareils transporteront les parachutistes participant au saut opérationnel de nuit dans la zone d’Al Mahbes dans le cadre de l’exercice d’entraînement sur le terrain. À noter que si l’opération conjointe avec les militaires américains a essentiellement mobilisé les BIP marocaines, les avions utilisés et leurs équipages sont américains.

Vérifier encore et encore…

Avant de décoller, il fallait procéder à de nouvelles vérifications avant de prendre place sur les banquettes des avions militaires américains C-130J Hercules. Les membres de l’infanterie devaient vérifier leurs équipements (gaine, parachutes, armes…). Non seulement les vérifier, mais aussi les endosser, sachant qu’en plus du poids des parachutes (ventral et dorsal), il fallait porter la gaine. Les moniteurs accompagnateurs (les militaires qui ne feront pas le saut) ont examiné à leur tour les équipements portés par les parachutistes les invitant à se débarrasser de tous les accessoires, comme les lunettes, les montres qui pourraient comporter un risque lors du saut. Le principal mot d’ordre étant la sécurité, tout doit être fait selon des consignes strictes. Après avoir été répartis en trois groupes, les 140 membres des deux brigades ont eu droit à des instructions claires de la part de hauts officiers sur les objectifs de la mission et son déroulement. Ils ont été ainsi informés sur la zone de largage et ses spécificités. De même, des consignes leur sont données pour des sauts précis selon la stratégie adoptée. Car cet entraînement militaire «combiné» simule des situations réelles de combats en présence d’un «ennemi conventionnel» (ennemi fictif dans le jargon militaire). C’est pourquoi l’opération d’embarquement a été précédée d’un briefing réunissant les responsables militaires marocains et américains. Le but étant de s’assurer que les conditions climatiques sont favorables (élément très important pour la navigation des avions, mais également pour le largage des parachutistes) et de discuter des éventuels ajustements à faire. 

Direction Al Mahbes

Les préparatifs qui ont duré toute la journée de mercredi ayant pris fin, les troupes de parachutistes pouvaient enfin s’installer dans les trois avions qui ont décollé vers 21 heures. Direction la zone d’Al Mahbes où d’autres dispositifs militaires ont été mis en place pour mener à bien ce saut opérationnel de nuit, un exercice qui devrait durer 48 heures. Le lieutenant Oualid Ezzerouali, commandant de compagnie à la deuxième BIP, nous a indiqué dans une déclaration que «conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, Chef suprême et Chef d’État-Major général des FAR, les unités aéroportées des première et deuxième BIP participent aux manœuvres militaires conjointes maroco-américaines, avec la participation d’autres pays partenaires de l’exercice AL22. Ces manœuvres se fixent pour objectifs d’échanger les expériences entre les armées des pays participants à cet exercice et de renforcer leur interopérabilité. Dans ce cadre, les unités aéroportées effectueront après le largage des manœuvres militaires terrestres conjointes déjà planifiées pour affaiblir et détruire un ennemi conventionnel», a-t-il précisé. En effet, démarrant lundi, au niveau de l’État Major de la Zone Sud à Agadir, l’exercice militaire de l’AL22, qui mobilisera plus de 7.500 militaires, passera aux opérations de terrain. 

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