Santé

ALCS : 400.000 Marocains atteints de l’hépatite C

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ALCS : 400.000 Marocains atteints de l’hépatite C

L’Association dénonce le retard de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour éradiquer cette maladie

Au Maroc, le nombre des personnes infectées par l’hépatite C est estimé à 400.000, tandis que le nombre de décès atteint chaque année environ 5.000 personnes. Ce sont les chiffres dévoilés par l’Association de lutte contre le sida (ALCS), à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite, célébrée à la lumière de la crise sanitaire. En effet, l’ALCS reconnaît que «la pandémie Covid19 a exacerbé la fragilité des groupes marginalisés et les plus vulnérables à l’infection par le virus de l’hépatite C, où a été enregistrée l’augmentation du taux de mortalité par infection à la Covid19 pour les personnes atteintes d’hépatite C».

A quand la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les hépatites ?
L’ALCS dénonce le retard de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les hépatites virales ainsi que le marché relatif à l’achat des antiviraux à action directe. «Malgré la succession de trois ministres de la santé depuis l’adoption du Plan national de lutte contre l’hépatite, à commencer par le professeur Louardi qui avait précédemment reçu le président de l’Association et promis de mettre en œuvre le Plan national pour éradiquer l’hépatite «C». La même promesse a été renouvelée par le ministre Anas Doukkali qui a lancé un marché pour acquérir les nouveaux médicaments, opération qui a été annulée sans donner de justificatif clair et public après que le professeur Ait Taleb a pris ses fonctions au ministère. Jusqu’à présent, aucune demande d’appel d’offres n’a été lancée pour l’achat de ces médicaments», déplore l’Association, en notant qu’elle «a préparé ses bénévoles, y compris les médecins et les intervenants communautaires à faire face à l’épidémie d’hépatite C grâce à une formation continue, et aujourd’hui, ils sont prêts à effectuer des diagnostics pour l’hépatite C VHC et à accompagner les personnes infectées pour bénéficier du traitement».
L’association ajoute également qu’elle a œuvré à plaider auprès des équipes parlementaires «pour intégrer la couverture des personnes en situation de fragilité afin qu’elles bénéficient de ce traitement dans le cadre du système Ramed, et les coûts de cette couverture ont été intégrés dans la loi de Finances de 2019 et 2020».
A cet effet, l’ALCS lance un signal d’alarme en indiquant que des milliers de citoyens attendent ce médicament et un certain nombre d’entre eux pourraient perdre la vie tandis que d’autres passeront aux stades de la cirrhose et du cancer. «Malgré cette situation de danger, le ministre n’a rien fait, il n’a donc pas lancé le plan national stratégique, qui comprend essentiellement l’achat de nouveaux médicaments permettant le lancement des campagnes de diagnostic. Il n’a pas non plus discuté avec nous en tant que société civile, malgré nos correspondances répétées pour le rencontrer afin de trouver des solutions dans le cadre de ce que la Constitution lui impose comme action participative avec la société civile», explique la même source.

Ce que recommande l’ALCS
Dans ce sens, l’ALCS appelle à faire de l’accès au diagnostic la priorité des priorités qui ne pourrait être couronnée de succès sans la fourniture de nouveaux médicaments dans les institutions de traitement, et d’y faciliter l’accès de la population générale, en particulier les groupes les plus vulnérables et les plus exposés à l’infection, en les intégrant dans la couverture du système Ramed. De même, l’Association recommande de «fournir des médicaments à des prix très appropriés et à réduire le prix de la confirmation du diagnostic et du suivi afin que la charge soit réduite pour toutes les formes de couverture sanitaire (AMO et Ramed) et pour les citoyens qui n’en ont pas».
L’ALCS appelle également à permettre aux médecins généralistes de suivre les patients nouvellement infectés qui ne sont pas dans des cas complexes ou avancés de la maladie. Enfin, l’association souligne la nécessité d’une mobilisation collective (gouvernement, conseils des régions et société civile) pour œuvrer à fournir des moyens financiers, pour élargir l’accès aux analyses de dépistage, car les stratégies proactives sont à même d’éradiquer l’hépatite et d’éviter ses complications. «Nous confirmons également notre volonté de travailler et de coopérer avec le ministère de la santé pour surmonter ce retard, conclut la même source.

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