Bachir Rachdi expose les principaux axes de la stratégie de l’INPPLC

Le phénomène de la corruption prend de l’ampleur et coûte des centaines de milliards de dollars à l’économie mondiale. Au Maroc, comme dans plusieurs pays, des efforts sont fournis pour combattre ce fléau, étant donné ses répercussions sur tout projet de développement. Prenant part à un atelier de travail régional, organisé mardi dernier à Tanger par le Programme des Nations unies pour le développement, le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), a exposé les principaux volets de la stratégie de cette Instance pour lutter contre la corruption au Maroc.

La valeur des «pots-de-vin» versés chaque année dans le monde se situe entre 1.500 et 2.000 milliards de dollars, soit environ 2% du PIB mondial. Les détournements de fonds publics représentent, quant à eux, environ 2.600 milliards de dollars, soit environ 5% du PIB mondial. Ces statistiques du Fonds monétaire international ont été évoquées mardi dernier à Tanger par le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, Mohamed Bachir Rachdi, pour attirer l’attention sur ces fléaux qui ne cessent de gagner du terrain.
Intervenant à l’occasion d’un atelier de travail régional tenu sous le thème «L’innovation dans la prévention contre la corruption», à l’initiative du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et en collaboration avec l’INPPLC et l’Agence de coopération sud-coréenne, le président de cette instance a indiqué que la lutte contre le phénomène de la corruption nécessite une approche globale et novatrice. Cette approche doit créer une dynamique nouvelle afin d’établir la confiance entre les différents acteurs et les citoyens, et ce pour diminuer ce fléau et ses répercussions sur le développement et les intérêts des citoyens, a-t-il ajouté.
Évoquant la stratégie adoptée par l’INPPLC, M. Rachdi a souligné que la vision de l’Instance peut se résumer en six points clés. Il s’agit premièrement d’approfondir la connaissance objective du phénomène, en mettant sur pied l’observatoire en charge de la collecte, l’intégration et l’analyse des différentes données en lien direct ou indirect avec le phénomène de corruption. Le deuxième point est, quant à lui, relatif à la dynamisation des politiques publiques en dirigeant, accompagnant, supervisant et coordonnant les stratégies relatives à la lutte contre la corruption.
S’agissant du troisième point clé de l’approche adoptée par L’INPPLC, M. Rachdi a affirmé qu’il se rapporte au suivi des mécanismes et accords internationaux ainsi qu’à l’instauration des bases de la vigilance juridique en travaillant sur la conformité de la législation nationale avec les normes internationales. Le quatrième volet se rapporte à la sensibilisation, la mobilisation et l’interaction avec les citoyens et les acteurs de la société civile à travers l’instauration d’une approche participative élargie fondée sur l’écoute et l’inclusion.
Le cinquième point de la vision de l’INPPLC se base, quant à lui, sur la répression et la lutte contre l’impunité. Ce volet nécessite le développement des structures et des capacités de l’Instance ainsi que les mécanismes de son intervention dans ce domaine, estime son président. Enfin, le dernier point de cette vision a trait au renforcement de l’axe de coopération bilatérale et multilatérale, aux niveaux national, continental et international, en tant qu’axe stratégique pour renforcer les capacités nationales et pour interagir avec la complexité et la croissance de la corruption transnationale.
À rappeler que cet atelier a connu la participation de plusieurs experts. Il a vu la tenue de plusieurs séances portant sur «Une lecture comparative dans les principales approches de prévention contre la corruption», «Les innovations dans le renforcement de la participation de la société», «Les innovations pour encourager le comportement de probité», «Les innovations dans le renforcement de la transparence des marchés publics» et «Les innovations dans la prévention de la corruption en termes de lois».