Politique

Ce qu’attend le Maroc du futur président élu en France

via Hespress

 Le 10 avril a dévoilé l’acte II de l’élection présidentielle française qui se déroulera le 24 avril prochain. Ce sera comme en 2017 un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Qu’attend le Maroc de ce second tour, pourrait-on s’interroger.

Le Marocain suit avec beaucoup d’attention cet évènement qui ne peut le laisser aucunement indifférent pour nombre de raisons culturelles, historiques, économiques (1.000 entreprises françaises employant 80.000 personnes), géopolitiques, sécuritaires… et donc de relations profondes qui lient les deux Etats ne serait-ce que par le nombre de la population expatriée de part et d’autre. Voilà pour le côté populaire.

Sur le continent africain, le Royaume est le premier pays d’accueil de la communauté française. Et s’ils sont 53 800 à être inscrits sur les registres consulaires, on estime à 80.000 (environ 50% de binationaux) le nombre de ressortissants français établis au Maroc et c’est un chiffre en constante augmentation. La communauté française est composé essentiellement de salariés, d’entrepreneurs, de retraités… attirés par le dynamisme économique du Maroc sa stabilité et qui de surcroit, est un pays francophile.

Cette dernière vit principalement dans les grandes villes marocaines comme Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir ou encore Fès…La diaspora marocaine (18,1%) quant à elle, en France représente quelque 755 400 de personnes non européennes et arrive juste derrière la communauté algérienne (807 500) qui représente elle, 20% de la population immigrée (4,1 millions). Les Marocains comptent le plus grand nombre d’étudiants en France près de 40 000 étaient inscrits lors de l’exercice 2017/18.

Aussi ce second tour, s’annonce passionnant pour le Marocain car il attend beaucoup du nouveau président français. Mais le choix on s’en doute le sera par défaut. Entre, Emmanuel Macron, formé à l’élite économique et du monde de la finance qui durant son quinquennat a su, petit-à-petit, se faire les dents en homme politique et Marine Le Pen qui est connue pour ses positions notamment celles de l’immigration et de l’Islam, le choix, on l’imagine est vite fait pour tout Marocain qui se respecte.

Cela étant, Mustapha Tossa journaliste franco-marocain spécialiste du Monde arabe et installé à Paris, analyste politique estime qu’il n’est nul doute que « les Marocains soutiendront Macron, étant donné, quoique l’on dise, qu’il a adopté de nombreuses positions en faveur du Maroc, du Maghreb ainsi qu’au niveau de la Méditerranée ».

Bien qu’il ne soit pas le président français passé le plus aimé des Marocains, Macron reste cependant estimé au Royaume. Mais on lui reproche quelques grandes impulsions et humeurs que l’on ne comprend pas à leur juste valeur par exemple celle du durcissement de l’octroi des visas, ou d’autres décisions prises sous son mandat comme notamment celle des prix d’inscriptions imposés aux étudiants et autres. Nostalgique le Maroc regrette les engagements souvent fermes et sincères en faveur du Maroc pris par les présidences passées depuis le général De Gaule à nos jours et particulièrement celles de la droite française.

Maintenant, ce qu’attend le Royaume de la France, second partenaire commercial derrière l’Espagne c’est ouvrir une nouvelle page et gommer quelques ratures ça et là dans la feuille de route et surtout, avoir une autre vision d’avenir politiquement correct au sens propre.

On n’occultera nullement à la France l’aide apportée par l’Agence française de développement (AFD), mais c’est un secret de Polichinelle, le froid politique entre le Maroc et la France est manifeste il n’y a pas à se voiler la face. Paris n’a plus à se dérober face à certaines réalités comme la souveraineté marocaine du Sahara, qu’elle met au chapitre des pertes et profits et que l’Espagne et l’Allemagne ont, elles, pourtant bien fait d’enjamber.

Le Royaume l’appelle de ses vœux quel qu’en soit le président élu, histoire de ne pas déclencher un rapport de force si c’est Marine l’élue. Question immigration pour faire pression sur les pays de la rive sud de la Méditerranée afin qu’ils reprennent leurs ressortissants en situation irrégulière, le chantage des visas a été perçu de ce côté-ci de la rive comme l’une des causes principales du froid politique dans les relations des deux Etats.

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