Politique

Elections de 2021: voici les changements que proposent des partis de l’opposition

via media24

Vote volontaire mais avec incitation, seuil électoral, date des élections… Voici les propositions du PI, du PPS et du PAM.

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Le PI, le PAM et le PPS ont présenté, ce mercredi 22 juillet, un mémorandum où ils exposent leur vision commune sur le déroulé des futures échéances électorales, un marathon prévu en 2021

Chez des observateurs, cette sortie suscite d’emblée une question : un mémorandum commun préfigure-t-il une coalition en vue des futures échéances ? « Chaque chose en son temps », répond laconiquement Abdellatif Ouahbi, leader du PAM, visiblement agacé par les questions redondantes des journalistes. Avec les deux autres signataires, son parti se démarque sur une question de fond : le seuil électoral. Le PAM plaide pour sa suppression, le PI et le PPS pour sa baisse à 3% au lieu de 6%.

« Nous recommandons que le seuil électoral et financier soit unifié à 3%. Cela signifie que les listes électorales qui participeront à la répartition des votes dans toutes les élections, communales, régionales, législatives, préfectorales, provinciales, chambres professionnelles seront celles qui obtiendront au moins 3% des votes. Abstraction faite de la taille et de la nature de la circonscription électorale »», précise le mémorandum.

« Mis à part ce point, nous nous rejoignons sur tous les autres », assure le secrétaire général du PI. Les trois formations appellent ainsi à l’augmentation du soutien public destiné aux partis pour « encourager l’action politique ». Tout en dédiant une partie des subventions « aux compétences partisanes en matière de réflexion et d’innovation ». Les partis doivent quant à eux « mettre à niveau leurs structures », « renouveler leurs élites » et « renforcer leur démocratie interne ».

Les signataires du mémorandum préconisent la création, via une loi, d’une commission nationale des élections, qui se chargerait de coordonner et assurer le suivi de ces opérations. Cette instance aurait une composition hétéroclite, regroupant des représentants de partis politiques, des organisations syndicales représentées au Parlement, ainsi que des représentants du gouvernement et du pouvoir judiciaire. Sa présidence serait par ailleurs dévolue « à un juge », précise Nizar Baraka. La commission aurait également des démembrements à l’échelle provinciale et préfectorale.

Avant la tenue des élections, le découpage électoral devra être soumis pour avis à cette commission. Le PAM, le PI et le PPS estiment qu’il est nécessaire que ce découpage territorial prenne en considération les « pécificités de certains nouveaux pôles urbains », tout en joignant les communes « homogènes » et géographiquement « proche ».

Sur un autre registre, il est recommandé de maintenir le mode de scrutin « uninominal » et celui « de liste » pour les élections communales. Mais selon quelques paramètres: le scrutin de liste serait appliqué dans les communes dont le nombre d’habitants dépasse 50.000. Celles où le nombre n’atteint pas ce seuil peuvent également opter pour le scrutin de liste, à condition que le siège de la préfecture y soit situé. Le scrutin uninominal sera adopté dans le reste des circonscriptions électorales.

Les trois partis voudraient remplacer la liste nationale par des listes régionales dédiées aux femmes et aux jeunes candidates et candidats. Le tout, en augmentant le nombre de sièges qui étaient dédiés aux listes nationales. « L’objectif est de réaliser la parité concernant les femmes, tout en tenant compte de la représentativité des cadre et compétences, ainsi que les Marocains résidents à l’étranger », ajoute M. Amara.

Pas de vote obligatoire, mais des incitations

Les trois partis sont contre le vote obligatoire. Ce serait « une catastrophe, une folie », lance Nabil Benabdallah. « Instaurer une telle mesure aurait l’effet inverse de celui escompté », poursuit le SG du PPS. Autrement dit, au lieu d’encourager la participation, le vote obligatoire provoquerait « un rejet  » chez les citoyens, estime l’ancien ministre.

Au lieu de l’obligation, le PAM, le PPS et le PI prônent  » l’incitation » et la « facilitation ». Ils recommandent à l’autorité compétente d’enregistrer « spontanément » tous les citoyens âgés de 18 ans dans les listes électorales, tout en lançant une campagne visant à munir les jeunes des cartes nationales.

Dans le même sillage, les votants seraient exonérés de payer les droits de timbres pour l’obtention de la carte d’identité électronique. Ils bénéficieraient, proposent les mêmes partis, d’une autre exonération, cette fois « partielle », sur les droits de timbre, exigés pour l’obtention du passeport.

Incitation ou dissuasion? Les trois partis de l’opposition tendent à considérer le vote comme un critère de sélection lors des examens d’accès à la fonction publique ou aux hauts postes. « Entre deux candidats ayant la même note, le choix se porterait ainsi sur celui qui a participé au vote », précise Baraka.

Les auteurs du mémorandum ajoutent qu’il faut écourter la durée de la campagne électorale, qui s’étalerait sur 10 jours au lieu de 14, actuellement en vigueur.

Point épineux des futures échéances : la date de leur tenue. 2021 connaîtra les élections législatives, communales, régionales, professionnelles… C’est une année électorale par excellence. Pour augmenter le taux de participation, il est recommandé d’organiser les élections communales, régionales, législatives en une seule date. Une telle mesure permettrait également de « rationaliser les ressources financières et humaines, surtout eu égard aux effets de la pandémie coronavirus », argumentent les trois partis.

Ces derniers ont une idée précise sur le jour des élections. Elles devront avoir lieu « un mercredi » et non « un vendredi », à condition « d’accorder aux fonctionnaires et employés des secteurs public et privé des autorisations exceptionnelles d’absence, rémunérée et non prélevée sur le congé annuel. »

Exit la carte d’électeur, vote avec CNIE

Comment les trois partis voient-ils le jour du scrutin? Ils proposent d’abord de limiter le nombre des bureaux de vote dans les villes à un bureau pour 700 électeurs. Pour voter, ces derniers se contenteraient de présenter au chef du bureau de vote une carte d’identité, un passeport ou tout document officiel ayant force probante, recommandent-ils. En cas de divergence, il sera question de vérifier l’inscription de l’électeur au bureau concerné, et ce via le numéro 2727.

Le recensement des votes se fait en tenant compte des bulletins « validés », « annulés », « blancs » et ceux objet de « contestation ». Les auteurs du mémorandum préconisent le dépouillement électronique et la préservation de tous les bulletins de vote jusqu’à ce que la justice statue sur tous les recours électoraux.

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