Covid-19

La communauté internationale au chevet de l’Afghanistan

via Lematin.ma

Près d’un mois après la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan, la communauté internationale s’est réuni lundi pour un conclave ministériel humanitaire de haut niveau convoqué par le secrétaire général de l’ONU en vue de lever des fonds afin d’éviter «une catastrophe humanitaire imminente» dans ce pays qui compte parmi les plus pauvres du monde.
Dans ce pays, qui se trouve dans une situation critique encore exacerbée par un conflit prolongé, une grave sécheresse, et la crise sanitaire liée au coronavirus, des millions de personnes sont aujourd’hui menacées de famine : Plus de neuf ménages sur 10 (93%) n’ont pas assez de nourriture et «trois familles sur quatre réduisent les portions ou empruntent de la nourriture et elles achètent aussi de la nourriture moins cher, renonçant à des aliments plus nutritifs comme les laitages, la viande ou les légumes», selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
Récemment, des vols humanitaires onusiens ont repris vers le nord et le sud de l’Afghanistan. Opérés par le Programme alimentaire mondial, ils ont permis à 160 organisations humanitaires de poursuivre leurs activités vitales dans les provinces afghanes.
La semaine dernière, la représentante spéciale du secrétaire général pour l’Afghanistan, Deborah Lyons, avait appelé la communauté internationale à rester unie et à se concentrer sur la réponse à la crise humanitaire qui s’aggrave dans le pays. «La nouvelle réalité est que la vie de millions d’Afghans dépendra de la façon dont les talibans choisiront de gouverner. Mais nous devons aussi nous demander : que pouvons-nous faire et que devons-nous faire ? Les réponses que j’ai pour vous ne sont pas confortables. Elles présentent de réels dilemmes et nécessiteront une direction unie de la part du Conseil de sécurité, des États membres qui composent le Conseil, des pays voisins et de la communauté internationale en général», a prévenu Mme Lyons dans son exposé devant le Conseil de sécurité.

Le plus important, selon elle, est la nécessité de se concentrer sur la crise humanitaire préexistante, principalement dans les zones rurales, «qui s’aggrave effectivement à l’heure où nous parlons». «La résolution de cette crise ne peut pas attendre les décisions politiques concernant la levée des sanctions. Des millions d’Afghans ordinaires ont désespérément besoin d’aide», a-t-elle dit. Mme Lyons estime que des mécanismes appropriés doivent être trouvés rapidement pour permettre aux agences des Nations unies et aux ONG de fournir l’aide humanitaire nécessaire.
Pour l’ONU, il existe un besoin immédiat et pressant de fournir, à grande échelle, une aide humanitaire essentielle dans des domaines tels que la santé, la sécurité alimentaire, les articles non alimentaires et l’assainissement. La situation en Afghanistan est aggravée également par le fait que des milliards d’avoirs et de fonds de donateurs ont été gelés par des membres de la communauté internationale pour refuser ces fonds au gouvernement de facto des talibans. Cependant, l’effet inévitable «sera un grave ralentissement économique qui pourrait plonger des millions de personnes dans la pauvreté et la faim, générer une vague massive de réfugiés afghans et, en fait, faire reculer l’Afghanistan pour des générations», a prévenu l’envoyée spéciale de l’ONU. Selon Mme Lyons, «un modus vivendi doit être trouvé, et rapidement, qui permette à l’argent d’affluer vers l’Afghanistan pour éviter un effondrement total de l’économie et de l’ordre social».

Lors de cette conférence de lundi, l’ONU a plaidé «pour une augmentation rapide en matière de financement, afin que les opérations humanitaires qui sauvent des vies puissent continuer». À travers cette conférence, l’ONU espère lever les 606 millions de dollars dont l’organisation a besoin d’ici fin 2021 dans ce pays. Le PAM à lui seul a besoin de 200 millions de dollars d’ici la fin de l’année pour aider 14 millions d’Afghans sur une population totale de 38 millions. 

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Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé lundi un urgent appel à davantage d’aide pour financer les besoins humanitaires en Afghanistan, qui est «peut-être confronté à son heure la plus grave». «Les Afghans ont besoin d’une bouée de sauvetage», a lancé Antonio Guterres, au début d’une réunion ministérielle qui doit permettre de lever plus de 600 millions de dollars d’aide en faveur de l’Afghanistan. Dans ce pays durement affecté par un conflit prolongé, une grave sécheresse, et la crise sanitaire liée au coronavirus, des millions de personnes sont aujourd’hui menacées de famine : Plus de neuf ménages sur 10 (93%) n’ont pas assez de nourriture et «trois familles sur quatre réduisent les portions ou empruntent de la nourriture et elles achètent aussi de la nourriture moins chère, renonçant à des aliments plus nutritifs comme les laitages, la viande ou les légumes», selon le Programme alimentaire mondial (PAM). À une économie en cours d’effondrement vient s’ajouter une grave sécheresse et la pandémie de Covid-19, a rappelé le secrétaire général de l’ONU, soulignant que les organisations humanitaires ont besoin de 606 millions de dollars d’ici la fin de l’année pour subvenir aux besoins de 11 millions d’Afghans, sur un total de 38 millions d’habitants. Il a annoncé que l’ONU elle-même allait prélever 20 millions de dollars d’un fonds d’aide d’urgence pour soutenir immédiatement l’action des humanitaires. Le patron de l’ONU a aussi réclamé un accès garanti au pays pour acheminer l’aide et les personnels mais aussi un accès sûr aux zones qui ont le plus de besoins.

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