Politique

L’éclairage de Adnan Debbarh. Covid-19: pour la fin de l’exceptionnalité

via Le360

Plusieurs pays se dirigent vers un retour à une vie ordinaire malgré la persistance de la pandémie du Covid-19. Le Royaume-Uni, l’Espagne et la France pour ne citer que ces trois pays qui nous sont proches ont pris la décision de prendre acte de l’invincibilité du virus pour l’heure et de vivre avec.

Si la manière de passer outre a été différente selon chaque pays et le tempérament de ses habitants: brutale et immédiate au Royaume-Uni, progressive en France, sereine en Espagne où la pandémie a été requalifiée en grippe, l’objectif est le même: laisser souffler la population et permettre à l’activité économique de reprendre son cours ordinaire.

 

Doit-on considérer que ces gouvernements sont en train de privilégier la production de richesses sur la santé des citoyens? En agissant ainsi ont-ils perdu encore plus la part d’humanisme qui était la leur?

 

Il est toujours difficile de procéder à des arbitrages entre deux formes différentes de richesses: l’économique et la santé.

 

Au début de la pandémie, face à une situation nouvelle et difficilement maîtrisable, le choix s’imposait de lui même: protéger la population en optant pour la vaccination et le confinement, aux dépends de l’activité économique. Bien que le coût du ralentissement de l’activité économique ait été exorbitant pour les finances des Etats, contraints de soutenir plusieurs secteurs en crise ou à l’arrêt. Les pays qui ont douté en accusant du retard à vacciner et à confiner l’ont payé cher en vies humaines et séquelles post-Covid: les Etats-Unis, le Brésil, l’Inde, le Mexique et le Royaume-Uni pour ne citer que les plus connus.

 

Depuis deux ans la situation de la pandémie a évolué, elle a pris des formes moins graves dans ses manifestations, ses conséquences et son taux de létalité. Surtout dans les pays qui ont pu, grâce à leur sens de l’organisation et leur système de santé, faire vacciner plus de 60% de leurs populations. Se pose à nouveau la question de l’arbitrage entre confinement, fermeture des frontières et mobilité économique. Les trois pays cités plus haut semblent avoir tranché, en toute rationalité, loin de toute sensiblerie.

 

Le Maroc a fourni un effort exceptionnel, les chiffres l’attestent, pour protéger sa population. Dès l’apparition des premiers cas, le Roi Mohammed VI a pris en main la conduite des opérations mettant à contribution toutes les composantes du système Maroc avec comme seule priorité la préservation de la santé des citoyens. La fédération des efforts a permis d’atteindre rapidement des résultats très appréciables en termes de vaccination, de disponibilité d’équipements médicaux, de production de masques et de nous en sortir avec de moindres dégâts sanitaires. La pandémie n’a pas disparu, tout le monde en est conscient, mais nous sommes mieux outillés en matière d’immunité collective pour affronter le nouveau variant malgré son haut degré de contagiosité.

 

Tout cela a eu un coût économique, le PIB s’est rétracté en 2020 de 7%, certes récupérés en 2021, mais sur les deux années, globalement, nous avons pratiquement fait du sur place quantitativement. Il y a eu des gains qualitatifs. Notre capacité à gérer les crises s’est améliorée, la confiance du citoyen dans l’administration territoriale s’est accrue, notre système de santé a gagné en performance. L’Etat et divers fonds ont porté à bout de bras plusieurs secteurs économiques durement touchés par le confinement, évitant des drames sociaux. L’Etat social a convaincu de sa nécessité.

 

Des avancées notables, bien qu’insuffisantes pour une véritable la mise à niveau, ont été réalisés dans le domaine du numérique. La digitalisation de l’administration et de certains secteurs économiques a connu des progrès remarquables.

 

Additionnés aux fonds qui vont être injectés par l’Etat dans l’économie sous différentes formes, ces gains qualitatifs sont de nature à contribuer à l’amélioration de la croissance économique escomptée. Toutefois il est à craindre que cette croissance ne soit ralentie voire compromise par les freins à la mobilité économique sous ses multiples formes imposés par les divers confinements.

 

Le temps où la gestion de la crise sanitaire était confiée exclusivement à un comité de scientifiques soucieux, c’est sa mission, de dicter les règles sanitaires à respecter en ignorant le contexte socio-économique semble révolu. Le Maroc est mieux outillé du point de vue sanitaire, il dispose d’un système de santé meilleur et le nombre des vaccinés est en augmentation continue. Sans entrer dans une comptabilité macabre, le nombre de décès est en baisse.

 

On peut avancer, sans grand risque de commettre des erreurs d’appréciation, que le Maroc grâce au leadership du Roi Mohammed VI et à l’effort de l’ensemble de ses forces vives en est arrivé au stade de pouvoir libérer son économie des contraintes lourdes de la pandémie et sortir de l’exceptionnalité.

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