Marocains du Monde

Passage de Bab Sebta

via leMatin

La Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE a examiné, mardi dernier, le rapport de la «mission parlementaire de prospection sur la situation des enfants négligés et des femmes porteuses de marchandise au point de passage de Bab Sebta». Le rapport a dressé un tableau général de la situation des travailleurs avant de formuler nombre de recommandations pour améliorer les conditions de travail de cette frange de la population.

Le rapport de la «Mission parlementaire de prospection sur la situation des enfants négligés et des femmes-mulets au point de passage de Bab Sebta», présenté mardi dernier devant les membres de la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE est venu confirmer un constat déjà établi, celui de la situation difficile que vivent les enfants et les femmes porteuses de marchandises au point de passage de Bab Sebta. Composé d’une vingtaine de pages, le rapport, qui a été élaboré suite à des visites de terrain effectuées par les 14 parlementaires membres de la mission au cours de l’année 2018, dresse un tableau sombre du vécu de cette frange de la population.
«Les femmes sont obligées de passer trois nuits successives dehors en attendant l’ouverture du passage, ce qui les expose aux maltraitances, au harcèlement, au vol, aux maladies et parfois à la consommation de drogue», lit-on dans le rapport. Le document révèle par ailleurs que les femmes porteuses de marchandises sont victimes de violence verbale, d’insulte et de diffamation et parfois de maltraitance au cours de leur traversée lente du passage. Selon le rapport, les maltraitances sont exercées parfois – selon les déclarations des femmes questionnées – par des éléments de la sûreté et de la douane. Décrivant le passage de transit des marchandises emprunté par les femmes porteuses, le rapport indique qu’il s’agit d’un couloir étroit, long, entouré de grillage et où manquent les conditions de sécurité les plus élémentaires. Selon le rapport, les transporteurs empruntent ce passage très lentement, ce qui les oblige à porter des «serviettes hygiéniques» en l’absence de sanitaires. Le rapport conclut que cette forme de contrebande se répercute non seulement sur la situation des femmes et des hommes porteurs de marchandises, mais aussi sur les flux commerciaux entre les provinces de Tétouan et M’diq-Fnideq.
Sur le volet des recommandations, le rapport souligne la nécessité de recruter des ressources humaines qualifiées au niveau du passage respectant la dignité humaine. Les rapporteurs plaident en outre pour une bonne organisation du passage et la séparation entre les différents fils d’attente, parallèlement au renforcement de la coordination entre les différentes parties concernées en vue de fluidifier le transit. Les auteurs du rapport mettent par ailleurs l’accent sur l’importance de garantir des conditions minimums de sécurité sanitaire. Enfin, le rapport recommande de réaliser une étude socioéconomique afin d’analyser la situation socio-économique et les attentes de cette frange de la population, en vue d’identifier d’autres alternatives pour son intégration au sein de la société. 

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