Politique

Le transport scolaire public pose des défis de gouvernance et de financement (Benmoussa)

Via Lematin.ma

Chakib Benmoussa.

Au même titre que les services d’internat et de restauration, le transport scolaire tient une place importante dans la lutte contre la déperdition scolaire. Les statistiques relatives à ce service ont enregistré, d’après le ministre de l’Éducation nationale, une nette augmentation depuis 2018 en termes d’élèves bénéficiaires et de flottes de bus déployés. Toutefois, des défis restent à relever pour améliorer davantage le niveau de ce service dont la responsabilité incombe aux conseils des collectivités territoriales.

Depuis 2018, le nombre d’élèves bénéficiant du transport scolaire a presque triplé, passant de 195.000 à 530.000 aujourd’hui (sur un total de 7 millions d’élèves scolarisés dans le secteur public), dont 82% en milieu rural, et la flotte de bus déployés est passée de 3.700 à 7.700 aujourd’hui. Ces statistiques présentées par le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, ont pu être obtenues, d’après lui, grâce aux apports combinés de plusieurs intervenants, notamment l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et le Programme de réduction des disparités territoriales et sociales.

Toutefois, note M. Benmoussa, qui intervenait mardi dans le cadre de la séance plénière consacrée aux question orales à la Chambre des conseillers, des contraintes subsistent pour l’amélioration qualitative et quantitative de ce service. Ces contraintes ont trait notamment à la gouvernance et au financement de ce service, assuré par les conseils des collectivités territoriales, lesquels ne disposent pas d’un service spécialement dédié au transport scolaire, a fait savoir le ministre. Des contraintes surgissent également, poursuit M. Benmoussa, de la pluralité des intervenants qui entraîne un faible niveau de coordination et de convergence devant prioritairement concerner les établissements scolaires et les associations de parents d’élèves.

Le troisième point soulevé par le ministre concerne la gestion professionnelle de ce service par des associations qui, bien qu’elles consentent beaucoup d’efforts, ne sont pas en mesure de garantir des résultats comme des professionnels, en particulier lorsque la flotte de bus prend de l’ampleur.

Transport scolaire : Plusieurs études menées afin d’améliorer le service 

Pour pallier ces contraintes, le ministère de l’Éducation nationale, conjointement avec le ministère de l’Intérieur, a mené plusieurs études afin d’améliorer ce service en agissant sur plusieurs axes. Il s’agit selon Chakib Benmoussa de :
• Élaborer une feuille intégrée de services d’appui social qui permet de définir les besoins en matière de transport scolaire.
• Adopter une approche participative et intégrée pour gérer ce service.
• Adopter une charte ou un cahier des charges pour renforcer le cadre juridique et institutionnel de ce service.
• Développer et adapter le mode de gestion du service.
«À ce jour, nous recensons plusieurs expériences réussies dans plusieurs provinces, que nous voulons mettre à profit et dupliquer. C’est pourquoi nous travaillons à améliorer la gouvernance de ce service, que ce soit en matière de coordination au niveau central et régional, au niveau provincial (compte tenu des prérogatives des conseils provinciaux en la matière) ou au niveau local avec les établissements et associations concernés», a conclu M. Benmoussa.

Le préscolaire progresse et se structure dans le secteur public

Interrogé également sur la stratégie de son département pour promouvoir l’enseignement préscolaire, M. Benmoussa a présenté quelques chiffres qui illustrent la dynamique que connaît ce secteur. Ainsi, 571.000 enfants âgés de 4 et 5 ans sont actuellement inscrits dans le secteur public, qui a enregistré une augmentation de 11% cette année, contre une baisse de 19% pour le préscolaire non structuré (qui continue à accueillir 137.000 enfants) et une baisse de 3% pour le secteur privé, qui accueille quelque 222.000 enfants aujourd’hui, indique M. Benmoussa.

Et pour continuer à développer l’offre préscolaire publique, le ministre a fait savoir que son département travaillait sur la planification pour accueillir les enfants là où le besoin de préscolarité était important, et sur l’implication des parents afin de faire entrer et garder leurs enfants dans les classes préscolaires. «Aujourd’hui, le préscolaire public compte quelque 30.000 classes, contre 6.700 classes en 2018. Cela reflète l’effort déployé, lequel est le fruit du travail du ministère, mais aussi de l’INDH», a souligné M. Benmoussa.

Quant au budget alloué à l’enseignement préscolaire, il a atteint 1,465 milliard de dirhams au titre de la gestion (soutien aux associations et établissements qui gèrent les établissements préscolaires publics), et un budget d’investissement de l’ordre de 676 millions de dirhams, a précisé le ministre. S’arrêtant sur le rôle de l’INDH, M. Benmoussa a tenu à préciser que grâce à l’Initiative, 2.000 classes sortent de terre chaque année, notamment dans les zones rurales. Aux termes de l’accord signé en mars dernier, l’INDH assure la gestion de ces classes pendant deux ans avant de les céder au ministère, a-t-il précisé.

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