Politique

Union africaine: L’élection du Maroc au CPS décryptée

via Hespress

Le Maroc a fait son entrée officielle au sein du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine pour un mandat de trois ans. Avec cette élection, le Royaume porte sur ses épaules les espoirs de plusieurs pays africains. 

Après son élection, validée par plus des deux tiers des votants, et pendant les 3 prochaines années, le Maroc se donne pour mission de jouer un rôle actif au sein de ce conseil et in fine, le réformer afin de le rendre plus efficient.

« La réforme de la Commission des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité ne pourra pas se concrétiser sans auparavant, réformer le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) », avait déclaré le 16 novembre, le ministre marocain des Affaires Etrangères, Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Commissaire aux Affaires Politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine, Bankole Adeoye, à Rabat.

Au sein du département Paix et Sécurité, se jouent des grands enjeux, et le premier sera de le « purifier » de la mainmise de certains Etats qui y ont régné comme des maitres pendant deux décennies, ce qui est en soi, l’un des principaux faits handicapant l’Union africaine.

Il s’agit essentiellement de l’Algérie qui a dirigé le département à elle seule depuis la création de l’Union africaine en 2002, soit près de 20 ans, jusqu’à l’élection du Nigérian, Bankole Adeoye, en tant que commissaire de l’UA aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité. Avant lui, le département, n’a été dirigé que par des Algériens, Saïd Djinnit, Ramtane Lamamra et Smaïl Chergui.

Outre ce poste clé, l’Algérie a fait 5 mandats au CPS soit 14 ans cumulés en tant que membre depuis 2004. Depuis la création de l’UA, l’Algérie n’est sortie du CPS que pendant 3 ans seulement.

A titre de comparaison, le Maroc n’a siégé au CPS que pour deux ans entre 2018 et 2020, et pendant ce court mandat, le Royaume avait déjà réussi à améliorer les méthodes de travail et aidé à l’instauration des bonnes pratiques au sein du Conseil.

L’Algérie utilise son influence au sein de ce département qui traite de la question du Sahara, pour promouvoir ses théories pro-séparatistes, militant pour la milice du polisario qu’elle loge, arme et défend à travers sa diplomatie officielle.

« Il faut signaler que les pays +like minded+ (ayant le même état d’esprit que l’Algérie, ndlr) tels que l’Ouganda, la Tanzanie, la Namibie, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud qui se retrouvent toujours sur les mêmes positions que l’Algérie seront à l’intérieur du CPS, constituant ainsi un soutien de taille pour l’Algérie sur les questions importantes que le CPS aura à examiner », a écrit l’agence officielle algérienne TSA en réaction à la nomination du Maroc.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, avait pourtant pointé du doigt les manipulations et magouilles du côté algérien. « Il faut en finir avec les manœuvres du commissaire Chergui qui nous mettent devant le fait accompli », avait-il déclaré en référence à Smaïl Chergui qui occupait le poste de Commissaire aux Affaires Politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine, avant l’élection de Bankole Adeoye.

Pour rappel, le Maroc et la Tunisie ont été élus en tant que représentants de la région Afrique du Nord en remplacement de l’Algérie et de la Tunisie. La Libye avait apporté son soutien à la candidature du Maroc. Au total ce sont 15 membres qui ont été élus pour des mandats de deux ou trois ans, à l’occasion de la 40ème session ordinaire du Conseil exécutif tenue du 02 au 03 février au siège de l’organisation panafricaine à Addis-Abeba.

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