Via Lematin.ma
Lors de son intervention devant les conseillers à l’occasion de la séance hebdomadaire des questions orales, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a fait le point sur les mesures prises par le gouvernement pour soutenir le secteur agricole, confronté pour la deuxième année consécutive à une sécheresse aiguë. En voici les détails.
Interpellé par les élus de la Chambre des conseillers sur les mesures de soutien et d’accompagnement du secteur agricole afin d’atténuer l’impact de la sécheresse et des aléas de la production sur les agriculteurs, Mohamed Sadiki a exposé les actions entreprises en faveur de ces derniers durant la campagne agricole en cours. Ainsi, et en exécution des Hautes Instructions adressées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI au gouvernement lors du Conseil des ministres du 19 mai dernier pour que soient adoptées des mesures d’urgence destinées à pallier le déficit pluviométrique, un programme exceptionnel d’appui au secteur agricole a été lancé, lequel vient en complément des autres programmes de Génération Green 2020-2030, indique le ministre. Les crédits alloués à ce programme s’élèvent à 10 milliards de dirhams, souligne M. Sadiki, notant au passage que celui-ci permettra de déployer des interventions inédites.
Au premier rang des objectifs visés par le programme, poursuit le ministre, figure évidemment le soutien aux agriculteurs et aux éleveurs pour limiter l’impact de la hausse des prix des intrants sur leurs coûts de production. Et de préciser que ce programme s’articule autour de trois axes : la protection des ressources animalières et le soutien aux filières animalières, le soutien aux filières végétales et le renforcement de la capacité financière du Groupe Crédit Agricole pour accompagner les agriculteurs. S’agissant du premier volet relatif à la protection des ressources animalières et le soutien aux filières animalières, détaille le responsable gouvernemental, il est doté d’un budget de 5 milliards de dirhams. Il cible les ovins, bovins, caprins, camelins et volailles, moyennant notamment la subvention d’aliments simples importés, en particulier l’orge, pour un coût de 2,8 milliards de dirhams afin de stabiliser les prix de ces aliments grâce à une subvention ciblée de l’ordre de 200 DH/quintal (soit 2 DH/kg). «Aux prix actuels pratiqués sur le marché, cette enveloppe couvre l’équivalent de 18 millions de quintaux d’orge», a fait remarquer M. Sadiki.
Le ministre a également ajouté qu’un budget de 1,1 milliard de dirhams a été affecté pour subventionner les aliments composés destinés aux bovins principalement. De même, un budget de 1,1 milliard de dirhams a été réservé pour la première fois à la subvention des aliments composés pour volailles, ce qui permettra de couvrir 800.000 tonnes de ces aliments aux prix actuels du marché. Pour ce qui est du deuxième volet relatif aux soutien aux filières végétales, M. Sadiki a fait savoir que des mesures allant dans ce sens ont être adoptées pour la première fois. Dotées d’un budget de 4 milliards de dirhams, ces mesures consistent à subventionner les prix des engrais azotés et potassiques.
Tomate ronde, pomme de terre et oignon, les principales productions soutenues par l’Etat
En outre, poursuit M. Sadiki, ce soutien est destiné aux principales productions qui alimentent le marché national (tomate ronde, pomme de terre et oignon), en subventionnant les prix extrêmement élevés de leurs semences. En outre, il est prévu une subvention pour les engrais solubles généralement utilisés dans la production de tomates rondes, dit le ministre. Et de préciser que le budget consacré aux seuls engrais s’élève à près de 2,2 milliards de dirhams, tandis que les subventions pour les semences de tomates rondes s’élèvent à 1 milliard de dirhams, celles pour les semences de pommes de terre à 580 millions de dirhams et celles pour les semences d’oignons à 120 millions de dirhams.
Par ailleurs, et pour renforcer le système de protection contre la grêle, le ministère a débloqué une enveloppe de 100 millions de dirhams pour traiter cette problématique à travers l’acquisition de générateurs anti-grêle.
Rééchelonner les dettes des agriculteurs, l’autre priorité du programme de soutien au secteur agricole
S’agissant du troisième volet relatif au renforcement de la capacité financière du Groupe Crédit Agricole, celui-ci a bénéficié d’une augmentation de capital d’un milliard de dirhams afin qu’il puisse accompagner les agriculteurs et rééchelonner leurs dettes, affirme le ministre. Sur les mécanismes de mise en œuvre de ce programme, M. Sadiki a rappelé que le 13 juin dernier, un accord a été signé entre le gouvernement, représenté par les ministères de l’Agriculture et celui de l’Économie et des finances, et l’ensemble des professionnels des filières de production concernées, définissant les modalités de sa mise en œuvre et les responsabilités de chacune des parties.
Sur la question précise des engrais et des aliments, le ministre a annoncé la mise en place de guichets ouverts afin de pallier les problèmes soulevés par les commissions locales et les listes qu’elles établissent. Cette année, dit-il, le problème des quantités a été résolu et la seule condition pour avoir droit aux engrais et aliments subventionnés consiste à être agriculteur ou éleveur et il n’y aura pas de listes préétablies. Pour les aliments composés destinés aux bovins et aux volailles, ils feront l’objet d’une distribution ciblée en fonction des coopératives, et même ceux qui ne font pas partie de coopératives seront identifiés par les services du ministère afin qu’ils puissent en bénéficier, annonce M. Sadiki.
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